Entretien avec Double-Face

LOTFREE TEAM : Double-Face, Bonjour.
Toute la confrérie LOTFREE vous remercie chaleureusement de votre venue dans notre antenne secrète située dans un sous-sol abandonné d'une grande batisse de la politique française.

Double-Face : Merci à vous de m'inviter en ce lieu atypique. Il y a un peu d'échos mais la déco est sympa.

LT : M. Double-Face, si nous vous avons convié c'est afin de parler de vous, en particulier de votre ancien boulot et du double rôle qui vous meniez, d'où votre pseudonyme d'ailleurs.

DF : Oui, tout à fait. On m'appelle aussi souvent Tête de Turc, False Brother ou encore Mr. T.

LT : Héhé oui ça parrait évident. Sans entrer dans les détails, et pour entrer dans le vif sujet, votre travail consistait à gérer un organisme dédié à la protection des libertés sur Internet.

DF : Oui, un boulot à plein temps. Vous n'imaginez pas le nombre de dossiers que l'on peut traiter. Et nous croulions en permanence sous les demandes !

LT : Malgré votre poste qui prouve un certain engagement pour les libertées fondamentales et les valeurs de la république, vous n'étiez pas toujours aimé de vos compatriotes...

DF : Tout à fait ! Vous savez, bien avant d'obtenir ce poste, je défendais des couleurs politiques. J'ai essayé de trouver un équilibre entre les opinions de ma famille politique et celles requises par mon poste, malheureusement ça n'a pas fonctionné.

LT : Pourtant vous disposiez d'un poste clé, vous auriez du profiter des deux tableaux !

DF : C'est aussi ce que je pensais. A vrai dire je ne me débrouillais pas trop mal au début. Mais de un, les français ne sont pas si dupes qu'ils ont l'air et de deux, les politiques sont bien plus cons qu'on l'imagine !

LT : Soyez sans crainte, avec certains (ou certaines), on n'a pas besoin d'imagination pour se faire une idée de leur degré de bétise.

DF : Vous faites référence à M. JFC ? Pour ne pas le citer bien sûr.

LT : Bien sûr je pensais entre autre à lui mais j'avais à l'esprit Mme M. Nadine de son prénom, pour conserver son anonymat évidemment

DF : Oui il y en a qui en tiennent une couche dans le métier.
En ce qui me concerne, j'avais beau leur envoyer des "caviars", ils ne s'en rendaient même pas compte !
Qu'aurais-je du faire ? Faire passer toutes les lois de surveillance et griller ma couverture ? Et puis merde, je tenais à mon poste. On avait réussi malgré tout à augmenter le budget... J'avais bon espoir que tout continue.

LT : C'est aussi que vous avez été pris la main dans le sac à jouer votre double jeu. D'un côté crier blanc et de l'autre voter noir.

DF : Certes, mais cela aurait aussi permis à mon organisme de récupérer le controle des mécanismes de surveillance qui devaient être mis en place.

LT : Contrôle, contrôle... Vous ne disposiez tout de même que d'un avis consultatif. Et puis vous avez été repris ensuite la main dans le panier par le Canard Enchainé.

DF : Oui c'était le début de la fin de la partie pour moi. Mais c'est le cumul des mandats qui a réellement mis fin à ce poste.

LT : Quelque part ça vous arrange.

DF : Oui. C'était un poste un peu trop exposé. On est attendu au tournant. Mes successeurs semblent l'avoir compris, on en entend pas trop parler.
Il faut dire aussi que l'époque s'y prette moins, tous sont bien trop occupés par 2012 pour réfléchir à des lois de mise sous surveillance.

LT : Et l'aventure continue pour vous...

DF : En effet, j'assure maintenant un nouveau poste, à un niveau plus "global" mais la différence c'est que personne ne gueule !

LT : Dans ce cas là on vous souvaite une bonne année 2012. Car malgré vous vous avez contribué à un Internet plus sûr où le streaming et le direct-download sont rois et plus de personnes ont conscience de la valeur de leurs communications.