Inflitration & Camouflage - Partie 1 Auteur : Anonyme Zine : Rafale #20 Avant propos Le camouflage est un sujet assez vaste. La définition la plus simpliste est le fait de dissimuler un objet, ou un être vivant, dans un milieu. Je ne parlerai pas ici que de camouflage en milieu naturel, pour des applications militaire, mais aussi à destination de personnes voulant faire de l’observation ou de la photographie animalière. Au-delà des techniques visant à se dissimuler des humains, je m’étendrais donc sur les méthodes pour berner également les animaux. Ce sujet sera une synthèse de mes expériences et observations personnelles, ainsi que celles d’autres personnes avec qui je partage cette passion, et de quelques articles sur le sujet. Les sens Avant d’entrer dans le vif du sujet, il faut comprendre de quoi on cherche à se cacher. En infiltration, vos ennemis, ou les animaux, vous repèrent avec trois sens principaux, la vue, l’ouïe et l’odorat. Chaque animal à une sensibilité, et un ordre de priorité pour ses sens, qui est fonction de son mode de vie. Cela dit, la nature étant bien faite, on peut se simplifier la tache en ne se préoccupant que de trois espèces, les humains, les cervidés, et les corvidés. Les cervidés et les corvidés agissent comme des sentinelles dans la nature, elles sont mieux armées pour détecter un prédateur, et elles avertissent toute la faune environnante. En Europe, ces « sonnettes » sont surtout représentées par les chevreuils, et les geais. La vue humaine Dans l’environnement urbain, la vue de l’homme est saturée par le mouvement, et limité en distance par les constructions. Les couleurs sont également très différentes de ce qu’on peut voir dans la nature. Tous ces éléments participent à dégrader sa vue, et le rendre inefficace en milieu naturel. Nous ne sommes plus capable, comparé aux animaux, d’identifier des objets immobiles sans entraînement. De plus, l’œil humain est acclimaté à de forts contrastes, de couleurs et de luminosité. Il repère facilement les objets clairs, mais aussi des objets noirs. Ainsi, l’œil humain se concentre sur ce qu’il peut « accrocher », si vous portez des couleurs neutres, et vous postez immobile à quelques mètres d’un chemin, vous avez de bonnes chances de passer inaperçu, sans même chercher à vous camoufler. Un autre aspect à considérer est la « géométrie » du milieu, il faut s’imprégner de la logique des formes dans le milieu pour les imiter. Un corps étranger à un milieu est repéré facilement parce qu’il ne correspond pas aux courbes et formes naturelles, par exemple un bâtiment est composé par des lignes horizontales, tranchées, qui contrastent avec la verticalité des arbres. Appliqué aux animaux, on peut les repérer par leur dos dans la végétation. Les lignes humains naturelles sont particulièrement accrocheuses pour l’œil, notamment le « Omega » (?) formé par la tête et les épaules, mais aussi le « V » des jambes. La peau claire n’aide évidemment pas et participe à nous transformer en sapin de noël. En réduisant cette silhouette, et en masquant la peau (vêtements ou camouflage facial, dans ce cas n’oubliez pas de couvrir les mains, oreilles, cou, paupières etc …), on à déjà beaucoup moins de chance d’être repéré par un autre humain. Utilisez des pantalons suffisamment amples pour couvrir le V de vos jambes, et un couvre chef (boonie, capuche etc...) pour casser l’Omega. Le visage humain est assez particulier, car les deux yeux sont sur la même face, nous avons un visage, qui est facile pour le cerveau d’identifier. Vous devez casser ce visage en brisant les lignes (cagoule camouflage ou camouflage facial). La vue des animaux Pour échapper aux animaux, il faut prendre en compte des facteurs supplémentaires. Au-delà de la photographie animalière, se faire oublier des animaux est très intéressant pour des applications militaires. Si vous restez immobiles suffisamment longtemps pour qu’ils vous oublient, ils reprendront leurs activités autour de vous, et seront attentif, à votre place, à l’arrivée d’intrus, qui est généralement un autre humain ! Pour ne pas paraître dangereux pour les animaux, vous devez adopter une attitude passive envers eux. Une démarche lente découpée par des pauses d’observation à un comportement de prédateur, ce qui vous rendra menaçant pour le monde animal. Le silence est aussi un paramètre essentiel, vous pourrez surprendre des cervidés en marchant lentement et silencieusement. Les corvidés pourraient vous voir, de par leur élévation, et s’empresser de vous signaler, mais en marchant normalement, vous ne serez pas forcément identifié comme un prédateur. Si vous arrivez à berner les animaux, des humains avec un peu d’entraînement ne vous poseront pas de problème. Utilisez des camouflages amples (les russes sont fort pour ça), marchez normalement, mais lentement, dans modifier trop souvent votre silhouette. Pour les arrêts, collez vous à des éléments du milieu, comme des arbres ou des rochers. Je développerai ses aspects plus loin. Mais gardez en tête que le camouflage est aussi un comportement Les animaux n’ont pas une vue forcément exceptionnelle, mais elle est adaptée à leur milieu, et leurs besoins. On prédateur peut avoir une moins bonne vue que sa proie, mais peut le compenser avec l’ouïe ou l’odorat. Une proie développe les sens qui l’aideront le plus à survivre. Pour ce qui est du spectre lumineux, leur vision n’est pas très éloignée de la notre, ils ne voient pas les UV, et pour la grande majorité, ils ne voient pas non plus les infra-rouges. En revanche, ils ont une très bonne sensibilité, et distinguent bien les contrastes. Ils repèrent vite les couleurs claires, et celles qui ne sont pas naturelles. Les chasseurs qui portent des chasubles orange fluo sont spottés à des kilomètres. Pour ce qui est de la nuit, il semblerai qu’ils captent plus de lumière que nous, peut être similaire à ce qu’on pourrait voir dans un Intensificateur de Lumière (NVG pour les anglophone) de génération 2 ou 2+. De nuit, il est probable que comme nous, ils ne voient qu’en nuances de gris, monochrome. Le niveau de lumière est tellement bas de nuit que ce type de vision simplifie l’information, pour voir en priorité les mouvements. Ca revient à voir bouger un insecte noir sur une surface blanche. Si la surface est multicolore, on le voit bouger beaucoup moins facilement parce que l'oeil est perturbé. La vision doit être sensiblement la même entre le jour et la nuit, ce qui veut dire que les précautions prises pour leur échapper doivent être les mêmes à toute heure. La perception des couleurs claires est très supérieure à la notre, ce qui explique aussi leurs adaptations. Les cervidés ont le cul blanc ou crème, pour pouvoir se suivre en cas de fuite, dans l'uniformité des forêts. Leur yeux ne repèrent que ce qui a un intérêt. Leurs congénères et leurs prédateurs, les jeunes feuilles tendres, l'eau et le ciel, et tout ce qui n'a rien à faire lé. Une couleur foncée compromet déjà un peu leur vue, mais si, en plus, vous vous collez à un élément qu'ils sont habitués à voir (arbre, rocher), vous réduisez leur efficacité. Je suis convaincu que le nombre supérieur (au nôtre) de bâtonnets dans leur oeil leur permet de conserver la lumière résiduelle bien plus longtemps et donc, de vivre la nuit sans se manger un arbre tous les trois pas. Surtout, le plus important, c'est qu'ils utilisent leur vision périphérique pour déceler le danger. C'est valable pour les proies. Les prédateurs utilisent, comme nous, leur vision centrale, c'est à dire précise. C'est le principe de la Maglite. Le gros halo permet de voir large mais pas loin; le petit halo permet de voir loin, mais de manière réduite. D'où leur redoutable efficacité. Alors, pour appliquer ça à nous même et acquérir une once d'efficacité: apprenez à regarder comme eux. Au lieu de détailler chaque buisson précisément, commencez par ouvrir un maximum vos yeux et à bloquer votre vision dans le vague, un peut comme quand vous ne pensez à rien et que votre regard n'accroche rien. Vos yeux, ainsi "ouverts" et bloqués vont capter le moindre mouvement dans les parages. Pour capter les anomalies, il faut revenir à la vision précise. D'abord on scanne, après on détaille. Toujours dans le même sens, pour ne pas perturber le cerveau et de préférence dans le sens de la lecture, pour garder nos habitudes acquises d'occidentaux. L'intérêt du camouflage visuel est de décevoir l'identification. Rien d'autre. Un animal ou un homme peut remarquer votre présence et n'en tirer aucune conclusion. C'est ce qui sépare la vie et la mort, chez les pros de la guerre et dans la prédation animale. Le cerveau peut vous déceler, comme il décèle une pierre ou un arbre. On est d'accord. Mais s'il vous identifie ou s'il s’arrête sur vous, vous pouvez vous considérer comme compromis et donc, menacé. Ne cherchez pas à imiter ou copier un élément de l'environnement. Cherchez à "affamer" le cerveau, c.a.d à ne rien lui donner pour nourrir son efficacité. Vous devez être sans forme descriptible, sans couleur déséquilibrant l'harmonie du lieu. L'avantage de l'homme par rapport à l'animal, cependant, et il n'y en a pas beaucoup naturellement, c'est qu'il peut se douter que certains buissons n'en sont pas forcément... L’ouïe et le bruit Alors, vous le savez tous, mais l’ouïe est un facteur ultra-important en infiltr, parce qu'il s'agit de bien entendre et de ne pas se faire entendre. Commençons par les conditions, avant de parler des hommes et de la faune. Je dirais qu'il y a 3 types de conditions: le jour, la nuit, le vent. Le jour, l’ouïe est perturbée par un ensemble de bruits d'ambiance qu'on ne trouve pas ou peu la nuit (chant des oiseaux, avions, moteurs et activités humaines). Les sons ont une portée courte ou moyenne et varient beaucoup en fonction du relief. Faites l'expérience avec un rotor d'hélico. Si une colline vous sépare, vous pouvez ne pas l'entendre, alors que très peu de distance vous sépare de lui. Pareil pour les cours d'eau. Le son rebondit comme une balle et ses ondes subissent la texture du terrain. Un sol mou absorbe et un sol dure renvoie. Les forêts et les arbres renvoient les sons et les font rebondir, ce qui explique la difficulté à localiser la source de bruit en forêt. La nuit, les sons ont une grande, voire une très grande portée. Le chant de la chouette chevéchette s'entend à trois km! Un homme qui marche, 200m. Une conversation, peut aller jusqu'à 1 km et un véhicule,, surtout un gros, plusieurs km!! Profitez-en mais tenez-en compte pour vos infiltrs nocturnes. Le vent, est un facteur très important parce qu'il multiplie la portée des sons, mais en perturbe encore plus la source. Les sons se comportent comme le flux du vent qui les emporte. La montagne en est le meilleur exemple et vous pouvez déceler une conversation normale à plusieurs centaines de mètres. Mais cela marche dans les deux sens. On devient proie autant que prédateur. Le plus dur, avec le vent, c'est de déceler la source du bruit. Autre facteur non naturel et très important: le frottement sur les oreilles. Les capuches et ghillies, par leur caractère instable, lâche et ample, bougent sur les oreilles, en les frottant, ce qui perturbe vraiment l’ouïe. Une cagoule bien ajustée n'a pas cet inconvénient, surtout si elle est légère. Perso, j'ai dé retirer la doublure pertex de la capuche de ma Sniper Smock, parce que je n'entendais rien. La capuche offre un indice de cavitation très réduit, qui ne vaut pas les mains en coupe derrière les oreilles, mais je vais m'en expliquer. Alors, chez l'Homme moderne, l’ouïe est devenue médiocre, voire mauvaise, pour les mêmes raisons que la vue. Trop de bruit urbain et artificiel, walkman, boites de nuit, etc... L’ouïe se travaille et s'améliore, mais, dégradée, elle ne revient pas. L'animal, par contre, est aussi concerné par la surdité. Sans toutefois vous transformer en loup-garou des steppes, il est facile d'améliorer votre ouïe. réduisez, lorsque vous pouvez, l'intensité de votre environnement sonore. Le volume de la musique ne change en rien sa qualité. En milieu naturel, réduisez votre signature sonore en fixant votre matos pour éviter qu'il ne se ballade, qu'il ne vous trahisse et surtout qu'il vous empêche d'écouter. Ce qui vaut pour vous, vaut pour vos adversaires. A chaque arrêt, après avoir pris soin de fondre votre silhouette, mettez vos mains en coupe derrière les oreilles, les doigts collés et orientés vers le ciel, le gras du pouce collé contre et derrière le lobe de l'oreille. Le geste est identique à celui que font les vieux quand il demandent que l'on parle plus fort. Chez l'animal, ce problème est réglé par la forme des oreilles. Voilà pourquoi ils ont les oreilles creuses en cuiller ou en coupe. Attention, la taille n'a cependant pas forcément à voir, elle dépend de l'ensoleillement, de la chaleur qu'il fait, afin de capter ou évacuer la chaleur corporelle. Le phénomène de cavitation, et c'est aussi valable chez l'homme, permet de conduire et de capter les sons plus efficacement. Faites l'expérience. La distance de repérage de la source du bruit est multipliée. Les animaux, proies et prédateurs, nous surpassent en matière d'audition. Attention, grâce à ça, ils peuvent vous entendre avant de vous voir et cela suffit à vous signaler aux alentours. C'est parfois utile en photo, parce qu'ils sont curieux et s'ils s'imaginent qu'il y a un congénère à voir. Ca leur est fatal face aux chasseurs. L’ouïe des animaux varie en fonction du reste de leurs sens. Un sanglier a une vue médiocre, une ouïe normale, mais un odorat extraordinaire. Que ce soit pour l'homme ou l'animal, la nature a horreur du vide et compense en conséquence. Privez-vous d'un certain sens, vous en développerez un autre pour compenser. Sans voir, on entend mieux. Sans odorat, par contre, on a moins de goût... Réduire le bruit et se déplacer en silence fera l'objet d'un autre chapitre, indépendant des fonctions naturelles. L'odorat Commençons par le fait acquis et accepté qu'un simple chien possède un odorat 1000 fois supérieur à celui d'un homme moderne et urbain. Vous l'aurez compris, l'urbanité atrophie les sens. L'odorat n'a pas une place primordiale en opé, mais il faut en tenir compte avec sérieux pour éviter bien des soucis et avoir une longueur d'avance. Chez l'homme, il garde l'importance qu'on veut bien lui accorder. Il se développe efficacement si on va souvent dans la verte et si l'on sait le développer. Respirez profondément à chaque fois que vous captez une nouvelle odeur, mais surtout, ne restez pas dessus. Trop renifler une odeur forte neutralise votre capacité à déceler de nouvelles odeurs. En quelques sortes, faites vous un catalogue d'odeurs, une banque de données, que vous inscrirez sous votre petit crâne. Ainsi, vous apprendrez à distinguer l'inhabituel de l'habituel. En période chaude, les odeurs sont plus fortes. Inversement en saison froide. Le gel neutralise beaucoup les odeurs. Le soleil après la pluie fait recracher les odeurs à la forêt. Cela vous permet par exemple de dénicher les pistes et les passages, et pour la photo, et pour l'ops commando. Par ex, cet été, j'ai repéré un gars dans la forêt à une bonne cinquantaine de mètres derrière deux talus, à cause de son parfum, mais aussi parce mon pif est entraîné. Avec du boulot, croyez-moi, on arrive à savoir si un plat est salé ou pas, si un animal est passé, si un fruit a été mangé dans une pièce et, ça m'est aussi arrivé, si une femme a ses règles. Regardez un chien qui côtoie une femme qui a son cycle, vous comprendrez. Lorsque vous captez une odeur, respirez là pour en identifier la source, inventoriez lé, et chassez là vite de vos narines si elle est forte, sous peine de la garder dans le nez et de ne plus rien sentir d'autre. L'odorat, surtout, ne doit pas être utilisé contre vous. Les animaux sauvages ont des capacités olfactives à tomber par terre. Le sanglier voit mal, entend normalement, mais use de sa truffe comme d'un radar dernier cri. Les oiseaux sont aussi de la partie, même si c'est surprenant. Pendant la 1é guerre mondiale, il paraît que les soldats des deux camps utilisaient des oiseaux en cage pour les alerter de l'arrivée des gaz de combats. Mais c'est surtout marquants chez les mammifères, proie où prédateurs. Puisque le chevreuil a la manie de gueuler pour un rien, ce qui, ma foi, lui permet de survivre, il le fait aussi lorsqu'il renifle quelque chose de pas courant. Sous le vent, c'est encore pire. Sachez donc utiliser le vent à votre avantage. J'ai approché un renard à 20m en champ ouvert, avec un vent qui venait vers moi et qui l’empêchait de me repérer. Je l'avais repéré à 200m... Un peu de camo et beaucoup de vent favorable ont fait le reste. Grand souvenir, obs de chasse au mulot exceptionnelle. La pluie et le brouillard jouent avec les odeurs en fonction de la température ambiante. Perdu dans le brouillard froid, votre nez est presque inopérant. Une pluie d'été révèle bien des odeurs. Si un jour, par contre, en infiltration, vous passez prés d'un cours d'eau, dites vous deux choses. L'humidité ambiante des cours d'eau conserve les odeurs comme une éponge. Si vous êtes pistés par un chien, rien ne sert de traverser le cours d'eau, il vous rattrape de l'autre côté, profitant de l'effet éponge qui conserve en mémoire les odeurs. Si un clébard vous piste, éloignez vous dans un endroit ouvert où le vent à toutes les chances d'évacuer votre odeur au loin. Les FS françaises ont reconnu récemment avoir les moyens de masquer leur odeur aux chiens, ce qui, convenons-en, tient de la gageure!! Si vous avez des infos, je suis preneur, parce qu'en inflitr, pour vous comme pour moi, je me passerais bien de ces p... d'aboiements. Alors, maintenant, concernant notre propre odeur, il n'y a pas 36 manières de l'estomper. Avant de partir, ne vous lavez pas, ou, au pire, prenez une douche sans savon. Si le savon et les parfums en tous genres ont le délicat effet d'éloigner les insectes volants, ils vous transforment en gyrophares vivants dans la verte. Ne vous lavez pas et portez des vêtements... sales. Mais pas sales comme on l'entend. Je vous donne mon exemple: pas de douche avant de partir, le jour même ou la veille au soir. La tenue se lave moins de deux fois par an, parce que vous connaissez l'odeur des lessives (et leur action décolorante). Si la tenue est imprégnée de sueur et de sel, trempez là quelques minutes dans un bain à peine tiède, qui suffit à faire fondre les sels du corps et à estomper l'odeur de la sueur. Avec les tissus Arktis, ça mets pas longtemps à sécher, pareil pour les tropical shirts réglo. Plus vous ferez de terrain, plus la tenue s'imprégnera des odeurs ambiantes, plus elle masquera la vôtre, donc, gain d'efficacité. Attention à ne pas laisser trainer votre tenue dans la cuisine ou à ne pas vous faire léchouiller par Médor en rentrant en héros à la maison. C'est pire que tout, comme odeurs qui vous trahissent. En cas de doute, aérez sans retenue vos fringues, c'est jamais mauvais. Concernant les Ghillies, n'hésitez pas à les enterrer quelques jours pour qu'elles prennent l'odeur du site. Mais gaffe aux bestioles qui vont avec. Secouez là sans retenue avant de l'enfiler (je parle d'une ghillie, pas d'une bibiche). Le chapitre Ghillie en parlera d'avantage. Voilà, vous en conviendrez donc, mieux vaut puer l'humus et l'humidité que sentir la cocotte. L'odeur de friture qui émane des aisselles d'aventuriers n'est pas non plus très utile, parce qu'elle n'a pas sa place. Comme pour la vue, ne cherchez pas à copier ou imiter, car cela peut être préjudiciable, surtout pendant le rut des cervidés, une sodomie violente et impromptue étant vite arrivée (du moins, pas encore, dans mon cas). Personne ne vous demande de prendre une odeur identifiable à la nature sauvage. Il s'agit de masquer son odeur et de ne pas en créer de nouvelles. Quand vous vous soulagez dans la verte, ne pissez pas sur les chemins, ni contre les arbres, mais faites un petit trou, que vous remplirez à loisir et à satiété si vous êtes doué. La pisse mais surtout l'étron se repèrent à plusieurs mètres. Enterrez votre lot convenablement. Le chapitre concernant les sens est terminé. Vouloir échapper à la vigilance d'un animal revient à vouloir déjouer les matériels de détection modernes, thermiques, radars, etc... C'est un excellent entraînement et je pèse mes mots. Tout ça, dans le respect de la faune, qui, n'oublions pas, n'a pas besoin de nous pour vivre. La suite portera sur le camo à proprement parler. Je commencerai par le déplacement et les attitudes, mobiles et fixes. A lire dans un prochain numéro de Rafale ! |